Jack
Simard
Textes des chansons de l'album
SAUVAGE
Auteur : Jack SIMARD
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J'ai faim
J’AI FAIM
J’ai faim à m’en tordre
De rage et de douleur
J’ai faim à tout mordre
À tout mordre en plein cœur
Puisque le sort m’accable
Je vais remonter mes manches
Je vais me mettre à table
J’ai du pain sur la planche
J’ai la faim des grands jours
Celle de ceux qui n’ont rien
J’ai l’appétit d’un saint
Qu’on a privé d’amour
L’appétit d’un bagnard
Au sortir des corvées
L’appétit d’un crevard
À la veille de crever
J’ai faim
À m’en bouffer les doigts
Si tu savais à quel point
Je peux encore crois-moi
Je serai Gargantua
Jusqu’au bout de la fin
Je veux bouffer mon combat
Qu’on m’en laisse le droit
Jusqu’au bout du festin
J’ai la faim de revanche
Béante et viscérale
De mordre en chaque tranche
De ma vie jusqu’à la moelle
J’ai les instincts sauvages
Et le désir vorace
Je suis un lion en cage
Qui ne tient plus en place
J’ai les crocs de m’en mettre
Plein le cœur et la panse
Et puis plein les mirettes
Pour combler mes silences
Apaiser mes aigreurs
Mes nœuds dans l’estomac
Croquer les plus belles heures
De mon dernier combat
REFRAIN
J’ai la faim d’un loup
Qui vient crier famine
J’ai l’envie qui ravine
Au revers de mes joues
Mes petites dents pointues
Prêtes à sauter au cou
Prêtes à croquer toute crue
Ma vie par tous ses bouts
Et serrer mes mâchoires
De jeune chien enragé
Autour de mon histoire
Qui voudrait m’échapper
J’veux surtout pas partir
Avec la faim au ventre
Alors tant que ça rentre
Je voudrais me remplir
Jack Simard (Juin 2016)
Il me restera toi
Présent sur l'album Du bruit pour Rien
IL ME RESTERA TOI
Quand je serai devenu
Tout ce que je déteste
Qu’elle ne m’aimera plus
Et que je boufferai les restes
Quand je serai devenu
La pire des bêtes noires
Pauvre monstre reclus
Vilain petit canard
Quand j’me serai trop mouché
Dans leurs jolies dentelles
Et quand j’aurai craché
Dans les soupes les plus belles
Quand j’aurai noyé
A vouloir me défaire
Jusqu’à ma dignité
Mon égo dans la bière
Il me restera toi
Pour éponger mes yeux
Pour écouter ma voix
Et pour m’aimer un peu
Quand j’aurai retourné
Le fond de mes tiroirs
Quand j’aurai éclaté
Mes plus jolis miroirs
Quand j’aurai abusé
De toutes les gentillesses
Et envoyé bouler
Toutes vos politesses
Quand j’aurai saboté
De mes gueules d’enterrement
Les plus folles soirées
Les plus heureux moments
Quand j’aurai déçu
Mes amis et mes frères
Et quand j’aurai perdu
Même l’amour de ma mère
Il me restera toi
Pour éponger mes yeux
Pour écouter ma voix
Et pour m’aimer un peu
Quand j’aurai fait le tour
Des mes mille sarcasmes
Quand j’aurai coupé court
A tes grands fantasmes
Quand j’aurai saccagé
Nos plus beaux souvenirs
Et quand j’aurai pillé
Nos plus beaux devenirs
Quand j’aurai sans rancune
Ri de toutes les horreurs
Et sans pudeur aucune
Exhibé ma torpeur
Quand j’aurai comme un livre
Dégueulé mes secrets
Bouffé mon mal de vivre
A tous les râteliers
Il me restera toi
Pour éponger mes yeux
Pour écouter ma voix
Et pour m’aimer un peu
Quand j’aurai écrit
Mon ultime chanson
Poussé mon dernier cri
Soufflé mon dernier son
Quand j’aurai gavé
Les plus fidèles esgourdes
Qu’elles seront devenues sourdes
A mes vers enflammés
Quand je passerai mes armes
Là de l’autre côté
Ce s’ra toi le plus paumé
Du cortège des larmes
Quand je n’aurai plus rien
Que la peau sur mes os froids
Il me restera toi
Pour m’aimer comme un chien
Il me restera toi
Pour me fermer les yeux
Pour éteindre ma voix
Et pour m’aimer un peu
Jack Simard (été 2014)
Regarde-moi
REGARDE-MOI
J’ai traversé des nuits entières
Avec cette boule dans le cou
À compter mes pas de travers
Avec l’obsession d’un fou
Et j’ai marché sans rien dire
La pluie me fouettant la figure
J’ai même renoncé au pire
Quand ça brûlait dans mes chaussures
J’ai avancé le cœur au vent
Avec mes cheveux poivre et sel
Couteau à beurre entre les dents
Pour taire la douleur qui m’appelle
Je me suis permis quelques entorses
Parce que j’y croyais plus que tout
Mais si ce soir je suis à bout
C’est que je t’aime de toutes mes forces
Regarde-moi
Avec mes yeux de merlan frit
Qui te supplient, qui te supplient
Regarde-moi
Je me fous de quoi j’ai l’air
Pourvu que tu tombes à la renverse
Dans ces deux gouffres de mystère
Pourvu que tes yeux me transpercent
Le garçon que j’ai construit
Là, tout autour de moi-même
Ce n’est pas le vrai, ce n'est pas celui
Qui donnerait sa vie pour qu’on l’aime
Ça fait trente ans que je camoufle
Celui qui meurt au fond de moi
Même si j’arrive à bout de souffle
L’important c’est d’être encore là
Alors fait pas celle qui ne veut pas voir
Ce qui dégueule de mes chansons
Fait pas celle qui ne veut pas savoir
Pourquoi je pleure sous ton balcon
Regarde-moi
Avec mes yeux de merlan frit
Qui te supplient, qui te supplient
Regarde-moi
Alors voilà mes grands pas gauches
Et mes allures de jeune rustre
Là où tu vois ma débauche
Je vois ma vie qui s’illustre
J’ai vendu mon âme, mon être
Au diable si je me vautre
Et je viens chanter sous tes fenêtres
Parce que je ne sais rien faire d’autre
Et ce soir je gratte à ta porte
Comme un malheureux épagneul
Pour gémir et faire en sorte
D’attirer tes feux sur ma gueule
Si j’ai taillé cette putain d’route
C’est pas pour faire mon baratin
C’est juste qu’une bonne fois pour toutes
J’veux qu’tu m’écoutes…… rien.
Regarde-moi
Les yeux du monde je les emmerde
Puisque je n’ai plus rien à perdre
Regarde-moi
Jack Simard (Septembre 2015)
Choisis
CHOISIS
Alors à droite ou à gauche
La peste ou le choléra
Tes tourments se chevauchent
Dans l’embarras du choix
C’est la passion ou la raison
Le réel ou le rêve
C’est la lutte ou la trêve
Mais c’est ta décision
C’est mieux que rien ou pire que tout
C’est kif-kif bourricot
C’est la fin des haricots
Ou bien le tout pour le tout
C’est là que tout se joue
Ici que tout s’écrit
Ici que tout se cloue
C’est là que tout se plie
REFRAIN
Ce que tu veux mais choisis
J’te vois qui tergiverse
Derrière la grande averse
De tes yeux indécis
Et j’en peux plus crois-moi
De te les voir en nage
À faire le déballage
De tout ce qui ne va pas
Tu n’vas pas rester comme un couillon
À étayer des hypothèses
Laisser pourrir la situation
Ton petit cul entre deux chaises
Alors maintenant tu poses tes fesses
Soit d’un côté soit de l’autre
Je te pousse ou tu sautes
Tu la prends ou tu la laisses
REFRAIN
Alors oui je te mets au pied du mur
Et non je ne te donne pas le choix
Alors remballe ta désinvolture
Et sois un homme pour une fois
Alors maintenant tu te décides
Et tu respires un grand coup
Tu prends tes jambes à ton cou
Et tu te jettes dans le vide
Tu ne vas pas rester là éternellement
À peser les pour et les contre
Arrête de jouer la montre
Et de faire dans le sentiment
Qu’est-ce qui te retiens encore
Et qu’as-tu donc à perdre
Si cette n’est que toute cette merde
Que tu rumines encore et encore
REFRAIN
J’en peux plus d’entendre tes soliloques
De te voir traîner ton chagrin
De te voir chercher en vain
Un semblant d’électrochoc
Tu as atteint les limites
De tes indécisions
Tu ne peux plus ravaler l’poisson
Puisqu’il te ressort par les orbites
Il va falloir que tu le craches
Et que tu le cries au monde
Si tu n’veux pas dans la seconde
Qu’on te prenne pour un lâche
Alors maintenant qu’on est là
Debout sur le garde-corps
Soit tu te débines encore
Soit tu franchis le pas
REFRAIN
Mais tu n’viendras pas chialer
Si tu te retrouves tout seul
A te traîner ta sale gueule
Dans ton spleen niais
Alors c’est encore
Ou c’est fini
C’est la mort
C’est la vie
Jack Simard (2016)
Folie douce
FOLIE DOUCE
On dit que je suis fou
Malade et maboul
Siphonné d’la ciboule
Bête comme un sac de clous
On dit que j’suis pas tout seul
Que mes fils se croisent
Qu’il me manque une case
Une pièce au puzzle
On dit que j’suis frappé d’la courge
Et que dans mon carafon
Plus rien ne tourne rond
Que tous mes voyants sont au rouge
J’ai comme on dit un grain
Un petit pet au casque
Mais je jure que sous mon masque
Ça va très bien, ça va très bien
Je joue les imbéciles heureux
Rescapé des malheureux
Je me soigne à la folie douce
Et j’attends que ça pousse
J’ai tellement côtoyé le pire
Que je me permets seulement
De danser et de rire
De battre dans le vent
On dit que j’suis barré
Que je suis frappadingue
Parce que je me distingue
De mes airs aliénés
Je n’ai pas parait-t-il
Inventé la poudre
Et devrais me résoudre
À filer à l’asile
On veut me coller aux cernes
Des étiquettes en DIS-
Conclusions réductrices
Pathologies modernes
En ce qui me concerne
Je connais mes arrières
Si bien que j’les enterre
De peur qu’ils ne m’internent
REFRAIN
On dit que je n’ai pas la lumière
À tous les étages
Mais j’suis l’idiot du village
Le plus heureux de la terre
Et j’y vois tellement clair
Qu’il m’arrive souvent
D’abandonner sciemment
Mes neurones au vestiaire
Pour jouer les stupides
Et crier mes névroses
Pour me livrer aux choses
Et danser dans le vide
Puisqu’on ne me l’a pas donnée
Je veux saisir ma chance
M’offrir la décadence
D’être fou à lier
REFRAIN
Jack Simard (Mai 2016)
Sauvage
SAUVAGE
Montre-moi un peu qui tu es
Qui tu tais, qui tu terres
Qui tu tues là derrière
Qui es-tu pour de vrai
Sous les façades et les faux airs
Sous les fausses identités
Dans ton propre et ton figuré
Dans tes propriétés privées
Y’a t il quelqu’un là-dedans
De hors du commun
Là en veille et sous couvert
Au travers des paravents
Derrière l’écran dans tes écrins
Sans les cadrans, les carcans
Romps les rangs de tes arcanes
Allez lâche-moi les chiens
Sauvages…
Quelle âme impie et impudique
Quelle exception exotique
Quel animal sommeille
Dans ton plus simple appareil
Quels mystères sous les manières
Quels secrets sous les attraits
Quel regard sous tant d’égards
Sous tes allures de fausse facture
Là sous tes tifs, tes maquillages
Sous tes doubles vitrages
Fais sauter les camisoles
Fais voir ton côté rock’n’roll
Allez soulève un peu le voile
Et dépouille ton naturel
Et mets ta fougue à poil
Tel quel
Sauvage…
Qui se planque là sous le corps
Au revers des médailles
Au plus profond de tes failles
Montre-moi l’envers du décor
Qui tu parques sous tes profils
Sous les styles et sous les marques
Je veux voir le pile de ta face
Et le repli sous la glace
Fais voir un peu ton vrai visage
Sans les habiles habillages
Qui es-tu tapi dans tes chairs
De quoi t’as l’air à découvert
Quand tu laisses vivre en plein
Tes plus profonds instincts
Quand tu te délivres de toi
Dans tous tes états
Sauvages…
Puisqu’on ne voit jamais vraiment
À l’intérieur des gens
Sous la lumière artificielle
De nos fenêtres virtuelles
Là dans le off de l’officiel
Dans nos coffres confidentiels
Public, incognito
Recto, verso
Il y a un héros en chaque homme
Parfaitement particulier
Tous autant que nous sommes
Pluriels et si singuliers
Nous sommes extraordinaires
Chacun avec ses mille talents
Des milliards d’exceptions sur terre
Et de putains de grands enfants
Sauvages
Jack Simard (Octobre 2016)
Les Pirates
LES PIRATES
Je veux bien faire le premier pas
Je veux bien donner la couleur
Je veux bien ouvrir la voie
Et puis jouer les éclaireurs
Je veux bien prendre les devants
Aller défricher les tendances
Tout démonter cran par cran
Et réimprimer les cadences
Je veux bien sonder les futurs
En allant tâter leurs terrains
Prendre leur température
Et vous mettre au parfum
Je veux bien prendre les rênes
À bout de mes bras nus
Je veux bien prendre la peine
Et m’y jeter à corps perdu
Mais j’veux ni vous forcer, ni vous astreindre,
Ni vous brider, ni vous contraindre,
Ni vous embarquer sans bouée
Sur mon arche de Noé
Là sur mon radeau de misère
Où vole et vogue la galère
J’ai juste besoin de vous savoir là
Autour de moi
Et que vous m’aimiez quoi qu’il en soit
Je veux bien être le cobaye
De nos élans de renouveau
Je veux bien monter sur mes chevaux
Sur mes plus beaux chevaux de bataille
Je veux bien provoquer les choses
Et y mettant le feu aux poudres
Alors je me lance enfin et j’ose
Tente le tout pour en découdre
Je veux bien prendre les risques
J’en assumerai les conséquences
Explorer de nouvelles pistes
J’irai cramer ma dernière chance
J’veux bien tout prendre sur mon p’tit dos
Tout supporter aux quatre vents
Et porter par monts et par vaux
Le combat de mes rêves d’enfant
Refrain
Alors d’accord je me désigne
Je vais me mettre à l’écriture
Me sacrifier aux premières lignes
De ce qui sera notre aventure
Et si vous me laissez ne serait-ce
Que l’illusion d’un espoir
J’irai me jeter dans sa brèche
Avec toute ma force d’y croire
Et seulement à partir de là
Nous pourrons espérer refaire
Le monde et tout ce qu’il abat
Par-delà ses hémisphères
Et nous serons des pirates
Les plus grands vandales de la vie
Et nous pillerons cette ingrate
Jusqu’à la moelle, jusqu’à la lie
Refrain
Jack Simard (2017)
Permettez que je vous embrasse
PERMETTEZ QUE JE VOUS EMBRASSE
Et si pour une fois
On ravalait nos frousses
Oubliant le pourquoi
De l’histoire à nos trousses
Et si pour une fois
Contre nos différences
On tentait l’expérience
De se tendre les bras
Et si pour une fois
On cessait les grimaces
D’être trop à l’étroit
Dans nos vies, nos espaces
Pour voir un peu plus loin
Que le bout de nos peurs
Pour à brûle-pourpoint
Se serrer en plein coeur
On est seul ici-bas
Mais on a cent fois la place
D’ouvrir nos petits bras
Pour les copains qui passent
On n’va pas rester là
À se regarder face à face
Alors permettez moi..
Que je vous embrasse
Et si pour une fois
On faisait fi des autres
Des valeurs et des lois
Pour écouter les nôtres
On est tous ici bas
De même sang, de même race
Croulant sous les mêmes poids
Et vers la même impasse
Et si pour une fois
On s’offrait cette offense
Tant qu’on en a le droit
Tant qu’on en a la chance
De faire un peu de place
Auprès de nos confiances
De s’ouvrir l’espace
De nos états d’urgence
REFRAIN
Et si pour une fois
Je vous brisais la glace
Qu’on m’voit comme je vous vois
Derrière la carapace
Si j’osais l’impudence
De faire le premier pas
En mon âme et conscience
Que diriez-vous de moi
Et si pour une fois
J’osais la confidence
Quoi qu’il en soit
Quoi qu’ils en pensent
J’suis juste un p’tit gars
De l’Est de la France
Qui a besoin de vos bras
Pour se donner du sens
Jack Simard (avril 2016)
Toi ou moi
TOI OU MOI
C’est moi ou tu deviens fou
C’est moi ou c’est n’importe quoi
C’est moi ou on ne s’entend pas
C’est moi ou j’comprends rien du tout
C’est moi ou c’est aberrant
C’est moi ou y’a maldonne
C’est moi ou tu déconnes
C’est moi ou tout fout l’camp
On est mort-nés dans les mêmes roses
Et tailladés dans le même bois
Mais pourtant entre toi et moi
Il y a deux mondes que tout oppose
Je me sens comme un étranger
Orphelin au beau milieu des tiens
Je me sens errer comme un chien
Comme un humain abandonné
C’est moi
Ou c’est ma gueule
Rassurez-moi
J’suis pas tout seul
C’est qui est sûr c’est qu’rien n’l’est moins
Et que ça saute à la figure
Mais peu m’importe d’où ça vient
Puisque ça va contre-nature
Y’a le présent qui me dépasse
Y’a la vérité qui m’échappe
Y’a le passé qui nous rattrape
Faut voir l’absurdité en face
Et c’est tellement évident
Que tout ça n’a plus aucun sens
Que c’est même un non-sens
Que d’aller contre-courant
C’est clair comme les encres mortes
Qui coulent de mes sources taries
J’me sens si faux par ici
Que ta réalité m’emporte
REFRAIN
Je ne dois pas être à ma place
Pour voir si sombre en ton limpide
Et ça me fait comme un grand vide
Et ça me prend tout ce que tu déplaces
J’ai dû rater le rendez-vous
Qu’on s’est donné aux antipodes
J’ai du rater un épisode
Notre histoire ne tient plus debout
Je me sens 1 : anachronique
2 : détonnant, 3 : archaïque
Je n’peux plus me plier en quatre
Et j’en ai ras le cul d’me battre
J’suis OVNI dans ton ciel noir
Un bâtard, un extraterrestre
Tes horizons me séquestrent
Et j’n’y vois plus d’échappatoire
REFRAIN
Quand bien même j’fais des efforts
Tu vois bien qu’on n’a plus rien à voir
Tu m’envoies me faire décevoir
À tous les coups dans ton décor
Et puis d’abord ma p’tite dame
Ça ne te fera ni chaud ni froid
Quand tu reprendras tes droits
Et quand je te refilerai mon âme
J’irai ailleurs me les faire pendre
Puisque tu ne veux pas de mes yeux doux
Je vais tout de même pas me fendre
À me travestir à ton goût
Et puis franchement à quoi ça sert
De s’acharner dans l’indifférence
Laissons parler les évidences
L’un de nous deux bat de travers
REFRAIN
Jack Simard (2017)
La voisine
Présent sur l'Album Du Bruit pour rien
LA VOISINE
Ce soir encore on est passés
De l’autre côté des barrières
Pour aller piétiner les rosiers
Et pour montrer nos derrières
A cette peste sentinelle
Qui épie nos faux pas
Pendant qu’on hurle au ciel
Qu’on est toujours là
Sur le mur en équilibre
On boit les adrénalines
On se sent tellement libres
Quand on flirte avec la voisine
On voit bien ses yeux plantés
Entre les lames des persiennes
Mais on se laisse happer
Par le chant des sirènes
Dansons sur le mur
Et cassons-nous la voix
Chantons tant qu’on est là
Et rions à sa figure
Sautons la clôture
Dépassons le trépas
Emboîtons-lui le pas
Et piétinons les sépultures
Curieux sans doute un peu trop
Mauvais joueurs peut être aussi
On sait que l’on risque gros
A venir salir nos bottes ici
Qu’il ne faut pas croquer dans ses pommes
Qu’il ne faut pas boire de son eau
Mais tous ces ultimatums
Ne font que remuer le couteau
Alors on dompte ses vipères
On apprivoise ses oies
On se joue de ses chimères
On la provoque, on la tutoie
Mais on n’va pas se livrer tout cru
Dans ses pièges empoisonnés
Alors si elle veut nous botter l’cul
Faudra bien qu’elle vienne nous chercher
Dansons sur le mur
Et cassons-nous la voix
Chantons tant qu’on est là
Et rions à sa figure
Sautons la clôture
Dépassons le trépas
Emboîtons-lui le pas
Et piétinons les sépultures
Merde on n’est pas des enfants sages
On aime trop jouer les vandales
Alors même si on n’a plus l’âge
C’est trop tôt pour se faire la malle
Alors quand elle brandira sa faux
Et qu’elle sortira de sa planque
Comme pour effrayer des corbeaux
On dansera comme des branques
Dis-moi qu’on rira aux éclats
En faisant nos plus belles grimaces
Qu’elle se souvienne de ces nuits-là
Et de combien on était classes
Plutôt crever qu’être raisonnables
Alors on va danser sur les œufs
On va faire la cour au diable
On va jouer avec le feu
Dansons sur le mur
Laissons aller nos pas
Chantons tant qu’on est là
Et rions à sa figure
Sautons la clôture
Dépassons le trépas
Emboîtons-lui le pas
Et piétinons les sépultures
Jack Simard (mars 2014)
Ça Pue
ÇA PUE
Il semble bien qu’on ait perdu
Il y a des signes qui ne trompent pas
Car cette fois c’est bel et bien là
C’est d’un fatalisme absolu
Je ne sais pas d’où ça vient mais ça pue
J’ai comme l’impression désolante
Qu’on est dans un drôle de pétrin
Que c’est comme le début de la fin
La veille de lendemains qui déchantent
Je le sens mal et j’suis pas bien
Ça nous pendait pourtant au blair
Ça fermentait sa mascarade
La voilà qui nous rend malades
On a beau avoir eu du flair
On ne peut plus renouveler l’air
On est condamnés oui mais alors
Mis à mal mais pas en échec
On est vidés mais pas à sec
Dégoûtés mais pas d’accord
Abattus mais pas morts
Dépassés mais pas trépassés
On a perdu mais on rejoue
On est rendus mais bien debout
Écrasés mais pas crevés
Touchés mais pas coulés
Mais d’où me vient ce mauvais souffle
Comme des relents dans mes rues
Ça sent le roussi et l’esbroufe
Ça me bouffe et ça m’étouffe
C’est à vomir tant ça pue
Cette tendance nauséabonde
Qui ne m’inspire que du dégoût
Me dégouline par les égouts
Contaminant tout ce bas monde
Ça pue des années à la ronde
J’y vois là le signal funeste
Qu’est déclenché l’innommable
Comme une bombe abominable
Qui s’en va relâcher son lest
Autour de mon pays qui empeste
REFRAIN
Voilà cette armée de cafards
Gorgée de ses courants infects
Cette tendance abjecte
Qui nous refoule ses marées noires
Et qui s’empare de notre histoire
Sont-ce les cœurs qui se décomposent
Sont-ce les cervelles qui stagnent
Quoi qu’il en soit cette nouvelle vague
Ne sentira plus trop la rose
C’était dans l’ordre des choses
On a beau faire, j’aurai beau dire
On ne peut plus faire l’autruche
Ôtons nos masques, nos capuches
Car c’est pas fini d’être pire
On sait comment ça va finir
REFRAIN
Jack Simard (janvier 2016)
Du mouvement
Présent sur l'Album Du Bruit pour rien
DU MOUVEMENT
Une foule d’images
Un grand tourbillon
Des mots sur des pages
Une émulation
Une envie maladive
Un convoi de questions
Une locomotive
Et cent mille wagons
Une armée de visions
Une pincée de rigueur
Et cette obsession
Des rimes, des couleurs
Une panoplie de sens
Un rien de génie
Des correspondances
Un brin de folie
Une collection d’instants
Un magma de souvenirs
Des gens différents
Des histoires à écrire
Des rêves improbables
Et des voies secrètes
Des lois indomptables
Et cent mille recettes
Des angles de vue
Des cadres sans bords
Des fils, des tissus
Tout un tas de décors
Un vide à combler
Un rythme entêtant
Un silence à meubler
La cavale du temps
Il faut surtout et par-dessus tout
Se mettre à nu debout devant
Il faut surtout et par-dessus tout
Du mouvement, du mouvement
Des lectures, des voyages
Des gens hors du commun
Du soleil, des orages
Des fourmis dans les mains
Des douleurs, des angoisses
Des sauts vertigineux
Des pics des crevasses
Des lumières dans les yeux
Des étincelles
Des révélations
Des sources nouvelles
Et de l’admiration
Une paire de peurs
Sous sa propre griffe
Un esprit à fleur
Et des nerfs à vif
Du remous, des ondes
Des flashs dans la tête
Une énergie profonde
Le temps qui s’arrête
Et puis qui reprend
Agitant ses symboles
Dans un grand torrent
Sur fond rock’n’roll
Cent mille pas de danse
Une immense euphorie
Des mains qui balancent
Des basses et des cris
De la vie qui va
De l’amour qui plane
Et mon cœur qui bat
Pour toi ma Laurane
Il faut surtout et par-dessus tout
Se mettre à nu debout devant
Il faut surtout et par-dessus tout
Du mouvement, du mouvement
Jack Simard (2013)